Oui. En ce sens, je viens d'intégrer le Groupe d'orientation et de suivi scientifique (GOSS) du plan national d'action chlordécone, auquel la préfecture de la Martinique a attribué des fonds. On constate donc déjà des avancées en ce sens.
Un colloque, organisé l'année dernière, a montré combien les sociologues réfléchissant à ce problème étaient rares. Mais on ne peut pas raisonner sur le chlordécone en se contentant d'analyser des microgrammes par litre de sang. Le chlordécone est aussi une crise étatique car l'administration est en cause car, d'une part, certains responsables administratifs n'ont pas agi comme ils auraient dû ; et, d'autre part, on a administré aux Antillais une certaine toxicité quotidienne.
Une réponse strictement administrative n'est donc pas possible : c'est le rapport entre administration et habitants qui est en cause. Il faudra réfléchir pour inventer de nouveaux espaces démocratiques et de nouvelles manières de décider collectivement, pour éviter que la décision d'un petit nombre n'affecte un grand nombre de personnes pendant plusieurs dizaines d'années.