Intervention de Malcom Ferdinand

Réunion du mercredi 25 septembre 2019 à 17h25
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Malcom Ferdinand, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) :

Oui, cet écoulement n'apparaît pas légitime au regard de l'histoire que l'on connaît déjà. Encore une fois, en un mois, les États-Unis, alors qu'ils ne disposaient d'aucune étude épidémiologique, ni d'indication que le produit était cancérogène ou qu'il se trouvait dans tous les écosystèmes, ont arrêté toute utilisation, toute vente, tout stock.

Quinze ans après 1977, date de la première alerte, la France continue à écouler ses stocks. Pour les personnes que j'ai rencontrées, la décision pour légale qu'elle soit, est ressentie comme illégitime, et démontrant déjà une forme de discrimination.

Mais j'en viens à la dérogation accordée pour l'utilisation de la chlordécone dans les Antilles. En l'occurrence, même s'il est vrai que je ne suis pas juriste, elle m'apparaît illégale. Elle octroie en effet la possibilité d'utiliser le chlordécone aux Antilles au-delà des deux ans autorisés ailleurs. Cette mesure paraît être de l'ordre de la discrimination.

En outre, il faut comprendre que la production de chlordécone n'est plus la production de quelques entreprises, mais devient, entre 1975 et 1980, une production réalisée sur le sol français. Il s'agit donc d'une production nationale.

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