Ce débat est essentiel, puisqu'il concerne la retraite des enseignants et des chercheurs. Depuis une semaine, monsieur le secrétaire d'État, nous apprécions de pouvoir vous interroger sur des sujets variés, mais nous serions heureux que M. Blanquer, ministre de l'éducation nationale, vienne s'expliquer sur ce point devant la représentation nationale.
Ce serait d'autant plus naturel qu'il se répand volontiers dans les médias. Hier, nous l'avons entendu dire que, si l'opposition continue à se manifester, le Gouvernement répliquera par l'article 49, alinéa 3. Or nous examinons actuellement environ cinquante amendements à l'heure, ce qui ne justifie pas que l'on parle d'obstruction. M. Blanquer a par ailleurs traité les groupes FI et GDR d'ennemis de la démocratie parlementaire.
Ses annonces – concernant par exemple l'augmentation de 100 euros nets pour les enseignants en début de carrière – ne sont pas confirmées par les syndicats. Reconnaissant qu'enseignants et chercheurs seront les grands perdants de la réforme, vous prévoyez, pour compenser la diminution de leur pension, qu'une loi de programmation revalorisera leur traitement.
Selon le Conseil d'État, ces dispositions étant dépourvues de toute valeur normative, la mesure, qui vaut injonction au Gouvernement de déposer un projet de loi, est anticonstitutionnelle. Et voilà que vous déposez exactement les mêmes mesures dans un article additionnel ! Sachez cependant que, pour compenser la baisse de pension des enseignants, il faudrait non une prime mensuelle de quatre-vingt-dix à cent euros, mais une augmentation de traitement de 1000 à 1500 euros, en salaire et en revalorisation du point de la fonction publique – soit 10 à 12 milliards de masse salariale en plus.
Puisque vous prévoyez d'ajouter seulement 500 millions en 2021 au budget de l'enseignement, notamment de l'enseignement supérieur et la recherche, nous sommes loin du compte. Nous souhaitons obtenir des explications, car beaucoup d'enseignants nous interrogent sur la revalorisation de leur traitement et la compensation de la diminution de leur pension.