Sur la forme, un ministre de l'éducation nationale qui traite les députés de l'opposition d'ennemis de la démocratie pour la seule raison qu'ils usent de leur droit d'amendement se fait de celle-ci une idée bien étrange. Il eût mieux valu qu'il vienne ici pour défendre son mauvais projet et nous dire, les yeux dans les yeux, tout le bien qu'il pense de nous !
Sur le fond, quand le Conseil d'État vous indique que votre projet est anticonstitutionnel, vous lui répondez : « Cause toujours ! », car enfin la création d'un article additionnel ne corrigera pas la malformation congénitale de vos propositions.
Les groupes GDR, FI et SOC ont interrogé les responsables syndicaux, notamment de la FSU. Vous proposez aux enseignants une compensation qui varie, selon les réunions, entre cinquante et cent euros nets, étalés sur dix ou vingt ans, pour compenser le préjudice créé par la réforme.
Je vais citer trois cas type.
Françoise, 64 ans, professeure des écoles de classe normale au onzième échelon, trente-six annuités, perdra, avec votre réforme, 324 euros par mois. Murielle, 64 ans, professeure des écoles hors-classe au septième échelon, trente-six annuités, perdra 575 euros. Hugo, professeur des écoles hors-classe au septième échelon, quarante-deux annuités, perdra 790 euros, à cause de votre mauvais projet.
Votre compensation d'un montant de 50 à 100 euros, comme on dit chez moi, « ne fait pas la maille » ; elle ne compense pas. Ainsi, non seulement votre projet n'est pas solide sur le plan juridique, mais en plus, financièrement, il n'est pas à la hauteur.