Je ne participerai pas au concours pour savoir qui a le plus maltraité les enseignants par le passé – notre mouvement n'entre pas dans cette catégorie.
En tout cas, cela fait trois discussions budgétaires que, systématiquement, les députés de la gauche de l'hémicycle vous demandent de créer davantage de postes d'enseignants, et d'augmenter leurs rémunérations. À chaque fois, vous nous avez expliqué que ce n'était pas possible. À chaque fois, vous avez convenu qu'ils étaient peut-être moins bien payés que dans les autres pays européens, tout en refusant d'y voir un vrai problème.
Or aujourd'hui vous prenez des airs de sauveur en annonçant que vous augmenterez leurs salaires. Vous prétendez en plus que la mesure n'a rien à voir avec la réforme des retraites ! Cela ressemble à une supercherie.
Admettons que ce ne soit pas le cas. Si vous proposez une augmentation, nous serons évidemment d'accord – même si elle ne nous semble pas suffisante.
Je rejoins M. Woerth. La dernière loi de programmation budgétaire adoptée ici portait sur la justice : vous l'avez plantée dès la première année ! Et pas de 0,1 ou 0,2 % : vous lui avez déjà mis 1 % dans la vue, excusez-nous du peu !
Que des promesses comme celles-ci figurent aux alinéas 14 et 15 de l'article 1er ou à l'article 1er bis, cela ne change rien : c'est une manoeuvre pour inciter les enseignants à ne plus manifester et à cesser de se mobiliser contre votre projet pourri.
Même avec les augmentations que vous proposez, si tant est que l'on vous croie, les projections montrent que les retraites des enseignants seraient amoindries par rapport au système actuel. Voilà la réalité de vos propositions ! C'est pourquoi nous sommes opposés à ces alinéas, qui sont une fumisterie, ainsi qu'au déplacement de leur contenu aux articles suivants.