L'enjeu n'est pas qu'un euro cotisé donne accès aux mêmes droits, c'est qu'une heure de travail fait dans telles ou telles conditions soit prise en compte pour ce qu'elle est par rapport à une autre heure de travail. Il ne s'agit pas de jalousie ; il ne s'agit pas de dire : « Tu as plus que moi », mais : « Ce que je fais présente une difficulté particulière et la société m'exprime sa reconnaissance et son affection en me faisant bénéficier d'un régime spécial. » Une heure passée à conduire un métro de la RATP, baignant dans les particules fines et privé de lumière, à devoir supporter à chaque station la tension nerveuse de devoir s'arrêter au bon endroit au bon moment provoque une destruction physique beaucoup plus grande qu'une heure d'un travail ordinaire.
Il ne s'agit pas de montrer qui que ce soit du doigt, il s'agit de comprendre que la société réalise son unité en prenant en considération la difficulté que chacun assume. De ce point de vue, je rejoindrai ce qu'un collègue se trouvant sur les bancs exactement opposés aux miens a dit : ce dont ce peuple a besoin, c'est de cohésion.