Intervention de Constance Le Grip

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme de l'accès à l'université

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaConstance Le Grip :

Monsieur le Premier ministre, vous avez dévoilé le 30 octobre votre Plan étudiants et une réforme de l'accès à l'université. Nous en attendions beaucoup, tant il est vrai que bien peu s'était passé, depuis la grande réforme sur l'autonomie des universités portée par Nicolas Sarkozy et Valérie Pecresse.

Notre université souffre. Elle est devenue dans bien des cas une orientation par défaut. Elle étouffe dans des locaux souvent vétustes. Elle est mal notée dans les classements internationaux. Surtout, elle peine terriblement à faire réussir nos étudiants et est devenue, bien malgré elle, une fabrique à échec : 60 % des étudiants échouent en première année de licence. Quel immense gâchis !

Pour remédier à cette situation, monsieur le Premier ministre, vous aviez la possibilité de l'audace. Vous aviez le choix de la réforme dans la liberté et dans la responsabilité.

Hélas, vous n'osez pas franchir totalement le Rubicon – vous vous arrêtez au milieu ! Vous avez certes, dont acte, mis fin au tirage au sort, injuste et arbitraire, mais le projet alternatif que vous proposez est bien peu ambitieux eu égard à l'importance de l'enjeu.

Pour ne fâcher personne, vous ne parlez ni de sélection, ni de prérequis, comme si les mots faisaient plus peur que les problèmes eux-mêmes. Vous évoquez des « attendus », un terme certes aimable.

Vous êtes dans le ni-ni : ni sélection, ni ouverture totale. Agrémenté à la sauce du « en même temps », votre projet ressemble fort à une usine à gaz, lourde, complexe, bureaucratique.

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