Notre désaccord porte sur les missions qui reviendront aux partenaires sociaux dans la gouvernance que vous souhaitez instaurer. En effet, le problème est qu'ils n'auront d'autre levier, pour respecter votre règle d'or, que d'augmenter l'âge de départ à la retraite, ou de jouer sur la valeur du point, et donc sur le montant des pensions. Voilà où se situe le problème.
Dans le système paritaire tel qu'il existe aujourd'hui, les organisations syndicales gèrent un système de retraite et la solidarité entre les générations, entre les salariés, les cadres et les ouvriers. Demain, vous demanderez aux organisations syndicales et patronales de participer à la gouvernance au sein d'un conseil d'administration, mais dans le respect de la règle d'or, qui est une règle d'économie et d'austérité, la même d'ailleurs que celle que les traités européens imposent au budget de la France. Ce sont ces mêmes politiques libérales d'austérité que vous imposerez dans la gestion de la caisse de retraite.
Voilà toute la différence entre nos projets de société : le vôtre est bien libéral ; le nôtre est réellement progressiste. Nous voulons partager les richesses, tandis que vous demanderez aux organisations syndicales de distribuer la pauvreté !