Monsieur le Premier ministre, à ce jour, près de 80 000 personnes ont été contaminées par le coronavirus dans le monde. En Europe, ce sont nos voisins et amis italiens qui sont aujourd'hui les plus touchés. Je tiens à leur dire, en notre nom à tous, notre solidarité.
Votre ministre de la santé est à Rome, avec ses homologues européens car, à l'évidence, la réponse doit faire l'objet d'une coordination étroite. Le pire n'est heureusement jamais certains, mais pour conjurer la menace, il faut de la coopération, du sang-froid et de l'unité, pour permettre à nos personnels soignants, déjà très durement éprouvés, de travailler dans les meilleures conditions. Je tiens évidemment à saluer leur dévouement.
S'agissant de cette épidémie, les polémiques et les surenchères sont non seulement indécentes, mais encore dangereuses : il n'est pas nécessaire d'ajouter à la crise un climat de psychose. C'est pourquoi je vous demande, monsieur le Premier ministre, de faire toute la transparence sur la gestion de cette épidémie. C'est la condition nécessaire pour créer un climat de confiance, qui permette la mobilisation de tous et la stigmatisation d'aucun. À cet égard, les manifestations d'hostilité envers nos compatriotes d'origine asiatique sont tout aussi irrationnelles qu'inadmissibles.
Pour ces raisons, je souhaite que, comme pour l'état d'urgence, vous réunissiez les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires. Je suggère également que l'ensemble des élus – notamment nos maires, tant de métropole que d'outre-mer – soient étroitement associés aux plans qui vont être développés, car ce sont eux qui sont d'ores et déjà interpellés très directement sur le terrain.
Monsieur le Premier ministre, dans ce combat-là, personne ne doit ni ne saurait manquer.