En l'absence du ministre de l'éducation nationale, j'adresse ma question à M. le Premier ministre. Les épreuves communes de contrôle continu – E3C – ont cristallisé un malaise profond dans l'éducation nationale. M. le ministre a d'ailleurs répondu tout à l'heure à une question sur les failles des E3C.
De fait, c'est toute la réforme du baccalauréat qui inquiète les élèves, les familles et les enseignants. Les attendus peu explicites de l'enseignement supérieur, le grand oral et de nouvelles inégalités sont autant de facteurs d'inquiétude de cette réforme stressante. Des élèves cèdent à des crises d'angoisse ; l'abandon d'une spécialité en terminale provoque des choix cornéliens chez les élèves et représente un réel casse-tête pour les chefs d'établissement.
Dans le cadre d'une mission flash menée avec ma collègue Géraldine Bannier, nous avons relevé que la carte des spécialités demeure peu accessible aux élèves et à leurs parents, car tous les établissements ne proposent pas les onze spécialités. Nous proposons de rendre possible le maintien de trois spécialités en terminale et d'intégrer des mathématiques dans le tronc commun. L'option mathématiques complémentaires, financée par les lycées sur leur dotation propre, comme toutes les options, n'est pas la solution.
Je crains fort qu'il y ait de mauvaises surprises en terminale, avec peu de moyens pour une deuxième option et un coup fatal porté aux langues anciennes, aux langues régionales ou encore aux sciences de l'ingénieur. Monsieur le Premier ministre, la réforme bénéficiera-t-elle d'ajustements suite aux difficultés constatées ?