Mes chers collègues, M. le ministre d'État nous l'a rappelé : les crédits de paiement de la mission « Immigration, asile et intégration » sont en hausse de 26 %, ce qui reflète la forte pression migratoire exercée sur notre dispositif d'accueil.
Un budget en hausse ne suffit cependant pas à faire une bonne politique. Pour en juger, il faut d'abord considérer le contexte.
Ce contexte est celui de la vague migratoire de grande ampleur qui a secoué l'Europe ces dernières années. Elle s'est heureusement ralentie, mais ses effets sont encore très prégnants.
Ce contexte est aussi la grande ambition affichée par le Président de la République de refonder notre politique d'asile et d'immigration. Vous préparez d'ailleurs un projet de loi à cette fin, monsieur le ministre d'État. J'aimerais pouvoir analyser son glissement progressif sur l'agenda parlementaire comme le signe qu'il sera porteur d'une réelle ambition. Je dois cependant l'avouer : je crains plutôt qu'il ne s'agisse d'un texte déphasé, édulcoré par une majorité marcheuse de gauche soucieuse de se racheter une bonne conscience sur le dos de notre politique d'immigration après que de nombreuses couleuvres économiques ont été avalées.