C'est un élément très intéressant que cette période de transition. Pendant des semaines on nous a dit que cela ne concernerait que les générations à compter de 1975. Certains se sont d'ailleurs félicités au lendemain de la dernière réunion avec le Premier ministre que l'on fasse échapper à la réforme des générations supplémentaires, ce qui est tout à fait rassurant : si elle ne s'applique pas tout de suite, c'est qu'elle ne doit pas être si bonne que cela.
Il est donc important de dire aux 10,7 millions d'assurés nés entre 1963 et 1975 qu'ils sont concernés par la réforme dont nous débattons aujourd'hui. Dans beaucoup de régimes, les taux de cotisation sont inférieurs. Ils vont donc devoir cotiser plus. La nouveauté, qui montre les limites de l'affirmation selon lequel un euro cotisé produirait les mêmes droits, c'est qu'ils ne vont se créer aucun droit pendant quatorze ans. Ils seront soumis à surcotisation sans droits supplémentaires, puisque leur niveau de pension ne sera pas lié à cette surcotisation, mais au nombre d'années prises en compte pour le calcul de leur pension : vingt-cinq ans pour les uns, six mois pour les autres.
Vous commencez donc dès la période de transition à mettre à mal le principe censé fonder votre réforme, puisqu'elle suppose une injustice entre les générations.