Vous voudriez nous faire croire, monsieur le rapporteur, que le système par points est la solution en matière de solidarité interprofessionnelle. L'exemple des agriculteurs démontre le contraire : ils ont aujourd'hui leur régime propre, et votre système ne résoudra pas leurs problèmes. Je ne reviendrai pas sur ceux qui sont déjà à la retraite : vous avez indiqué que vous ne leur donneriez pas un centime de plus. Pour leur part, les futurs agriculteurs retraités se verront proposer un système par points dans lequel ils devront avoir une carrière complète, avec 50 heures rémunérées au SMIC pendant 516 mois. Jamais les chefs d'exploitation ne rempliront ces conditions ! De fait, la solidarité interprofessionnelle ne jouera pas. Les agriculteurs sont emblématiques des conséquences de votre dispositif à points : leurs conditions d'accès à une retraite digne seront bien plus drastiques que si l'on maintenait un système par répartition avec des durées de cotisation et un montant de pension assurés, comme nous le prônons.
Pour illustrer la solidarité interprofessionnelle, prenons l'exemple des mineurs. La France n'exploite plus de mines, mais compte encore des mineurs retraités. Dans le système actuel, la solidarité joue à plein et permet de leur verser une pension. C'est le moindre de nos devoirs vis-à-vis de ces travailleurs qui ont usé leur santé dans les mines.