Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, le phénomène des migrations est constant dans le monde, mais prend, depuis quelques décennies, une ampleur inédite. Les chiffres le prouvent : la part des personnes migrant dans le monde était de 2,8 % en 2000, elle est passée à 3,3 %. On constate une augmentation constante du nombre de réfugiés, selon la définition retenue par l'ONU ou dans un sens plus large. Ce sont les personnes qui sont contraintes de partir pour des raisons impérieuses, qu'elles soient liées à la guerre, à la situation économique – due aux accords néolibéraux qui ruinent beaucoup d'économies fragiles – ou au climat.
Il convient de noter que la plupart de ces migrations ne se font pas du sud vers l'Europe, mais entre les pays du sud eux-mêmes. Cela fait longtemps que c'est le cas, en Afrique par exemple, et c'est bien parce que ce phénomène touche depuis quelques années notre continent que nous le découvrons d'un coup.
Il est absolument nécessaire de régler les causes, notamment parce que les premières victimes de ces migrations contraintes sont les migrants eux-mêmes. On ne part pas par plaisir, on ne traverse pas la Méditerranée au risque de sa vie ! Pour la seule année 2016, 6 000 personnes sont mortes en Méditerranée, chiffre récurrent depuis une vingtaine d'années, ce qui fait de ces événements la plus grande catastrophe maritime par temps de paix.