Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mardi 25 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Nous vous proposons, par cette belle série d'amendements, de repousser à plus tard l'entrée en vigueur de votre réforme. En effet, vous n'avez pas encore réussi à nous prouver que le système de la retraite par points serait préférable à celui en vigueur. Au contraire, nous prenons conscience, au fur et à mesure de l'avancée des débats, de la réalité de votre projet : la dégradation mécanique des pensions et l'allongement de la durée de travail, sans que le niveau des droits soit garanti. C'est l'une des caractéristiques de votre projet : ne prévoir aucune garantie mais transformer les pensions en variables d'ajustement.

Monsieur le secrétaire d'État, vous venez de nous apporter plusieurs éléments d'explication et je vous en remercie. Cela ne nous empêche pas de contester les dates que vous avez choisies. Au départ, le rapport Delevoye préconisait une application immédiate de la réforme ; il a ensuite été question de la clause du grand-père ; désormais, vous proposez une clause du petit-fils, ou quelque chose d'approchant.

Quoi qu'il en soit, au vu du nombre de trous que comporte la réforme, c'est-à-dire d'ordonnances à rédiger, et de l'état actuel des discussions, nous pensons que vous ne serez pas prêts en 2022. C'est notre premier argument. Pour que la réforme puisse entrer en vigueur à cette date, il faudrait que les concertations aboutissent dans les mois qui viennent.

D'autre part, monsieur le secrétaire d'État, vous avez affiché l'ambition d'une transition douce. Cela veut-il dire que, s'il n'y avait pas eu de transition douce, il y aurait eu un choc ? Je ne parle pas que d'un choc technique, mais d'une dégradation brutale du niveau des pensions et des droits à la retraite.

Par conséquent, nous contestons l'entrée en vigueur de la réforme. Puisqu'elle nous engagera pour les décennies à venir, plutôt que de la rendre irréversible, comme l'a souhaité le Premier ministre, nous vous suggérons de vous donner le temps d'attendre qu'elle soit confirmée ou infirmée. Nous souhaitons, pour notre part, qu'elle soit infirmée.

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