C'est en vérité un saisissant résumé de la façon dont la majorité considère le Parlement. Le droit d'amender est un droit plein et entier. Chacun a fait le choix d'en déposer, peu ou beaucoup. En ce qui nous concerne, au sein du groupe Socialistes et apparentés, nous n'en avons pas déposé plus que la majorité. Sur chacun des amendements examinés, même quand il ne s'agissait pas d'un des nôtres, nous avons essayé d'engager le débat sur le fond. Depuis huit jours, nous avons ainsi parlé des indépendants, des fonctionnaires, de la rémunération des enseignants, des agriculteurs, des marins-pêcheurs, des orthophonistes, nous avons parlé de taux de remplacement, de financement, de tout un tas de règles que prévoit cette réforme. Nous avons disséqué le texte et posé beaucoup de questions. Je dois dire que nous avons obtenu plus souvent des silences que des réponses – mais il est de notre responsabilité de continuer à en poser.
Je ne voudrais pas, comme l'a dit mon collègue Viry, que les rôles soient inversés. C'est le Gouvernement qui, après avoir travaillé deux ans et demi, a fait le choix de laisser quatre jours à la représentation nationale avant l'audition du secrétaire d'État en commission pour prendre connaissance de 1 500 pages d'une insigne technicité.