Cher collègue, pour en revenir une fois encore aux centres de rétention administrative, je rappelle que l'objectif – ambitieux – de la mission budgétaire est de mettre en adéquation le parc de places avec les besoins du territoire, ce qui nécessite des investissements. C'est la raison pour laquelle des réhabilitations auront lieu, notamment à Lille, et que la création d'un centre de rétention administrative à Nice est envisagée. Mais ce n'est pas la seule chose à faire ; il ne suffit pas de dépenser l'argent public de cette manière. Il faut aussi optimiser le fonctionnement des centres de rétention administrative, assurer une certaine fluidité, ce qui est aussi l'un des objectifs de la mission.
Pour financer une augmentation de l'investissement dans les centres de rétention administrative, vous proposez que l'on s'attaque aux foyers de travailleurs migrants. Or pour qui ont-ils été conçus ? Pour les étrangers qui sont venus, dans les années 1960 et 1970, construire notre pays. Cette ligne budgétaire de 8 millions d'euros sert en réalité à accompagner l'effort des bailleurs sociaux pour la rénovation des foyers de travailleurs migrants, qui sont très vétustes, dépourvus de tout attrait et, pour certains, ont été transformés en résidences sociales à destination non seulement des personnes issues de l'immigration mais aussi de toutes les personnes qui en ont besoin sur le territoire national. C'est la raison pour laquelle il nous paraît très important de conserver cette ligne budgétaire. Nous émettons donc un avis défavorable sur cet amendement.