Il vise à souligner et à dénoncer les conséquences, pour les assurés, de la réforme du système général de retraite. Tout d'abord, le calcul par points sur l'ensemble de la carrière entraîne plusieurs conséquences : premièrement, un allongement de l'âge de départ à la retraite, qui sera de 65 ans, pour les générations entre 1975 et 2004, et de 67 ans pour la génération 2005. C'est bien évidemment la source de toutes les injustices. Selon que vous avez commencé à travailler tôt ou tard, il existera un allongement de la durée de cotisation : les assurés n'ayant pas suivi de longues études, qui commencent à travailler à 20 ans en moyenne, devront cotiser quarante-cinq ans dans le futur système, voire quarante-sept ans pour un assuré né en 2005, contre quarante-trois ans aujourd'hui.
L'âge pivot emporte donc des conséquences tout à fait différentes pour les 25 % de Français avec les plus hauts niveaux de revenus, qui jouissent en moyenne de vingt-trois ans de retraite, et pour les 25 % de Français les plus modestes, qui vivent en moyenne douze ans à la retraite : retirer un an aux premiers est moins important que de retirer un an aux seconds.
Enfin, si le montant des pensions est soumis aux aléas des valeurs du point, à l'acquisition comme à la liquidation, il est évidemment très dépendant de la seule règle d'or qui vaille : celle de l'équilibre financier du système.
Globalement, le système entraîne donc deux conséquences : reculer l'âge de départ effectif à la retraite de trois ans pour ceux nés à partir de 2004, et une baisse très significative du taux de remplacement, de l'ordre de vingt à trente points par rapport à la situation actuelle. Il s'agit donc bien d'une régression par rapport à la situation de celles et de ceux qui partent à la retraite aujourd'hui.