Ce boucher, aujourd'hui à la retraite, a eu une carrière compliquée parce qu'il n'était pas en boutique, mais sur les marchés. Il a connu une première partie de carrière assez florissante, à l'époque où les marchés étaient très appréciés, puis une période de déclin, ce qui l'a conduit à taper dans ses économies. Il avait évidemment cotisé à sa caisse, mais le moins possible, comme beaucoup de commerçants, qui ont comme lui prélevé dans le capital qu'ils avaient constitué pour leur retraite. Aujourd'hui, à 78 ans, il touche une petite retraite largement inférieure au SMIC et est obligé de continuer à travailler tous les week-ends pour l'améliorer.
Je voulais lui rendre hommage, ainsi qu'aux autres indépendants qui se trouvent dans la même situation. Et quand je lui ai parlé de la réforme des retraites, il m'a dit : « J'aurais bien aimé que ce système existe quand j'étais en activité parce que au moins j'aurais dû cotiser obligatoirement à un niveau qui m'aurait assuré un minimum de pension que je n'ai pas aujourd'hui. » Je lui rends particulièrement hommage, parce que figurez-vous que, même si je suis un député Playmobil, ce boucher qui s'appelle Michel, c'est mon oncle.