Je ne peux pas laisser passer les discours politiciens du rapporteur général et de mon collègue de la majorité : vous règleriez des problèmes qui auraient dû l'être plus tôt.
Vous n'avez pas voulu de la loi Chassaigne, pourtant votée à l'Assemblée, parce que vous compliquez tout, avec la retraite par points. À cause de ce système, vous êtes incapables de prendre une mesure pourtant simple : établir une retraite minimale équivalente à 85 % du SMIC pour tous les agriculteurs qui arrivent aujourd'hui à l'âge de la retraite, quel que soit le nombre d'années de cotisation.
Si vous ne prenez pas une mesure aussi simple, ce n'est donc pas seulement faute de volonté politique, mais aussi parce qu'il vous faudrait l'intégrer dans le système de retraite à point, qui complique tout et ne constitue une bonne solution pour personne – c'en est une nouvelle illustration.
Par ailleurs, si nous voulons traiter des problèmes globaux du monde agricole – ce que je ferai volontiers – parlons d'abord de ses revenus. Ils sont insuffisants, parce que le travail est insuffisamment payé – cela doit être le point de départ de la réflexion. À cause de cela, les cotisations sont insuffisantes.
Il faudrait donc remettre en question la manière dont la politique agricole commune est menée. Elle favorise les plus gros exploitants, qui travaillent avec l'agro-business, au détriment des petits. Il faudrait instaurer un revenu minimum garanti ; il faudrait des rémunérations qui récompensent les agriculteurs pour leur travail social indispensable, notamment sur le plan environnemental, dans les zones fragiles ou difficiles, entre autres.
Si vous meniez une réflexion globale sur le monde agricole, oui, je pourrais vous suivre – mais ce n'est pas le cas. Alors que vous êtes au pouvoir depuis deux ans et demi, vous pourriez faire en sorte que les agriculteurs vivent mieux de leur travail.