Intervention de Julien Dive

Réunion du lundi 6 novembre 2017 à 17h00
Commission élargie : finances - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

Ce budget regroupe un ensemble de missions ayant pour dénominateur commun le rôle stratège de l'État.

S'agissant du PIA 3, vous évoquez un plan ambitieux : permettez-moi de relativiser. Plan du quinquennat de François Hollande, 22 milliards d'euros entre 2013 et 2015 : plan du quinquennat Sarkozy, 35 milliards d'euros entre 2010 et 2012. Donc 57 milliards en cinq ans, ce n'est qu'être cohérent avec ce qu'ont fait les précédents gouvernements.

Par ailleurs, les ambitions de la mission « Investissements d'avenir » se révèlent plutôt décevantes. Sur les 57 milliards d'euros annoncés, 10 milliards proviennent du dernier plan d'investissement décidé sous le quinquennat de François Hollande, 12 milliards d'euros relèvent de la réaffectation d'autres crédits, et 11 milliards d'euros sont constitués de prêts et dotations effectués par la Caisse des dépôts. Seuls 24 milliards d'euros sont donc de nouveaux crédits affectés au PIA 3 – 24 milliards d'euros sur cinq ans.

S'agissant de la stratégie d'investissement du Gouvernement, d'un côté vous proposez d'emmener l'économie française vers une innovation de pointe et une réindustrialisation efficace, mais de l'autre, vous baissez les crédits alloués à la recherche industrielle dans la mission « Recherche et enseignement supérieur ». Comment comprendre dans ces conditions quelle est votre ambition en matière d'innovation et de soutien à la compétitivité de nos entreprises ?

Sur l'emploi, le plan prévoit des formations longues pour un million de jeunes décrocheurs et un million de chômeurs peu qualifiés, avec des prévisions d'insertion durable pour 300 000 personnes seulement. Cela représente un coût de 50 000 euros par retour à l'emploi : l'allocation de ces ressources n'aurait-elle pas mérité d'être revue afin d'être plus efficace ?

Déception enfin sur les missions « Conseil et contrôle de l'État » et « Pouvoirs publics », qui déterminent les dotations allouées aux institutions, qu'il s'agisse du CESE ou du Parlement pour ne citer que celles-ci. Nous savons que le Président de la République souhaite procéder l'an prochain à une révision de la Constitution, ce qui ne manquera pas d'avoir des conséquences sur les fonds en question. Or rien n'est indiqué sur le budget à venir de ces missions tout au long du quinquennat : l'État stratège pourrait-il nous renseigner sur ces questions ?

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