Selon notre collègue En Marche Mme Vignon, le Président de la République disait en avril 2019 à propos des agriculteurs que ceux qui partaient à la retraite auraient 1 000 euros. Avouons que le dispositif proposé ici ne correspond pas à cette déclaration : il n'est pas exact que les agriculteurs qui feront valoir leurs droits à la retraite auront 1 000 euros de pension, à moins qu'ils aient cotisé pendant quarante-trois ans et sur la base du SMIC, entre autres conditions qui, on le sait, ne seront, en raison des difficultés propres à ce métier, pas réunies pour au moins 40 % d'entre eux.
Si nous insistons sur ce point, c'est que c'était votre argument massue pour justifier cette réforme : vous ne cessiez de rabâcher que les agriculteurs en seraient les grands gagnants. Nous vous disons en toute honnêteté et sincérité que ce n'est pas vrai, qu'il y a beaucoup mieux à faire.
Par ailleurs, vous avez bien raison, cher Alain Perea, d'évoquer les combats menés par les viticulteurs au siècle dernier et c'est avec un grand plaisir que je vous vois vous inscrire dans la continuité de ces luttes, qui ont été particulièrement âpres. C'est pour moi l'occasion de rappeler qu'il fut un temps où la République s'écrivait par le peuple, quand la colère le poussait à descendre dans la rue, voire à détruire certains biens.
Parfois, il était demandé aux troupes de le réprimer. J'ai en mémoire ce magnifique événement qui avait vu le 17e régiment de Béziers rester crosses en l'air en signe de son refus de frapper les agriculteurs.