Intervention de Béatrice Piron

Réunion du mardi 7 novembre 2017 à 18h40
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron, rapporteure pour avis :

Le PLF pour 2018 prévoit déjà de réduire l'aide au portage de la presse de 4,5 millions d'euros pour tenir compte de la baisse relative des volumes portés constatée depuis quelques années pour les titres éligibles. La baisse proposée de 23,5 millions d'euros de l'aide au portage serait excessivement brutale. En effet, si les volumes portés sont en baisse pour la presse locale et nationale d'information politique et générale, ils ne diminuent pas en revanche pour la presse magazine ni pour la presse hebdomadaire régionale. Pour ces deux derniers types de presse, le nombre de volumes portés a crû de 7 millions d'exemplaires entre 2011 et 2016. Quant à la presse quotidienne régionale et départementale, elle voit la part de ses abonnements portés croître au point qu'elle atteint près de 86 % du nombre total de ses abonnements.

La baisse considérable de l'aide au portage proposée par cet amendement affecterait donc essentiellement la presse locale, et plus précisément la presse quotidienne et hebdomadaire régionale et départementale dont le modèle économique pourrait se trouver déstabilisé. Parmi nos concitoyens, les premiers à faire les frais des conséquences de cette mesure seraient sans doute les abonnés géographiquement excentrés, ce qui risque d'accentuer encore l'isolement de certaines zones rurales. La mesure proposée par les auteurs de l'amendement semble donc avoir tous les caractères d'une mesure anti-sociale.

Il semble préférable de réformer le régime de l'aide au portage. C'est ce à quoi s'est attelé un décret du 11 septembre 2017 qui a notamment prévu le plafonnement de l'aide aux éditeurs à 110 % de l'aide perçue l'année précédente, le renforcement de la mutualisation des réseaux de portage, la dégressivité de l'aide aux réseaux à partir de 15 millions d'exemplaires tiers portés et le calcul de l'aide sur la base des données réelles de l'année précédente.

Pour toutes ces raisons, nous émettons un avis défavorable.

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