J'entendais tout à l'heure un collègue évoquer les difficultés que nous avons pour donner envie aux travailleurs d'intégrer la fonction publique, en raison de salaires d'entrée insuffisants. Je ne vois pas le lien entre ce sujet et le projet de loi relatif aux retraites. Si le salaire des fonctionnaires est effectivement à revoir, j'estime qu'il faudrait y consacrer un projet de loi spécifique ; nous serions nombreux, sur nos bancs, à voter en faveur d'une augmentation de salaire. En tout cas, celle-ci est attendue depuis trois ans dans la fonction publique hospitalière.
Par ailleurs, monsieur le secrétaire d'État, je me suis trompée en présentant mon exemple sur l'aide-soignante ; c'est pourquoi, sans doute, vous ne m'avez pas répondu et que je n'ai pu vous convaincre. Je vous ai dit qu'une aide-soignante touchait 1 575 euros en fin de carrière, or c'était sans compter les primes. En les comptabilisant, sa rémunération s'élève bien à 1 357 euros sur l'ensemble de la carrière, ce qui représente tout de même une baisse 218 euros pour le calcul de ses droits à la retraite, et ce alors qu'elle aura à travailler sept années de plus. À quel moment une aide-soignante est-elle dont gagnante ?
Depuis tout à l'heure, j'entends dans l'hémicycle une petite musique à propos des différences et des jalousies entre le public et le privé. Je peux en parler moi-même très simplement car j'ai été aide-soignante dans un EHPAD – établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – privé, et il y existait une jalousie à l'égard de celles du public, puisque celles-ci pouvaient partir en retraite plus tôt. Toutefois, jamais mes collègues et moi n'avons pensé qu'elles devraient partir plus tard. En revanche, nous aurions aimé que quelqu'un, à l'Assemblée nationale, soutienne l'idée que toutes les aides-soignantes, du public comme du privé, doivent partir au même âge, …