Mais ce n'est pas le sujet principal de mon intervention.
Selon une analyse de Thomas Amossé et Joanie Cayouette-Remblière, publiée dans Libération il y a quelques semaines, le projet de réforme « ne ferait que prolonger les inégalités de carrière entre fonctionnaires et salariés du privé, qui se sont fortement accentuées avec les politiques conduites depuis quinze ans. [… ] Entre 2014 et 2017, les fonctionnaires exerçant un emploi de niveau supérieur – dont font notamment partie les plus de 900 000 enseignants, mais aussi les médecins hospitaliers ou encore les hauts fonctionnaires – ont perçu en moyenne 2 668 euros net mensuels, primes comprises avant impôt, contre 3 508 pour les salariés du privé en CDI de même niveau de qualification. » Lorsqu'il est question de carrière et de retraite, cette réalité mérite d'être soulignée.
Les deux chercheurs indiquent en outre : « En appliquant à tous et toutes le mode de calcul des retraites le moins avantageux, le projet de réforme joue la carte d'un nivellement par le bas. Les données statistiques montrent qu'il se traduirait de plus, et surtout, par une pénalisation des fonctionnaires de niveau intermédiaire et supérieur, par rapport aux salariés en CDI du privé. »
Voilà les résultats de la réforme que vous nous proposez. Il va tout de même falloir, à un moment donné, que vous regardiez les choses en face !