Je souhaite profiter de l'examen de ce texte – dont je regrette qu'il soit si mal parti – pour dire certaines choses.
Les amendements soutenus par Mme Autain – je dis bien « Autain », et non « Boutin » – , m'amènent à rappeler que nous, les politiques, avons été sommés, depuis trente ans, de mettre nos comptes à jour. Nous l'avons fait – tant bien que mal, mais nous avons tout de même fait beaucoup. Le moment me semble désormais venu, non pas d'examiner la situation des colonels, des généraux ou des magistrats, mais celle des très hauts fonctionnaires.
Comment un pays peut-il fonctionner quand un très haut fonctionnaire, qui gagne assez correctement sa vie, peut soudainement devenir député, voire Président de la République, revenir dans son corps d'appartenance initial, puis travailler pour une banque qui conseille sur la meilleure façon de supprimer les parlements et les États, c'est-à-dire sur la manière de laisser l'homme dans le même état de dénuement que celui où il se trouvait il y a 10 000 ans – encore n'était-il peut-être pas aussi dénudé à l'époque ?