Nous parlons bien, ici, du contenu de l'article, relatif à l'application aux fonctionnaires de la réforme des retraites. Nous sommes donc au coeur du sujet. Si nous posons certaines questions au Gouvernement et exprimons certaines objections, c'est parce que nous sommes en désaccord complet avec cette décision qui va se traduire, pour les intéressés, par un affaiblissement historique du montant de leur taux de remplacement : la baisse pourrait atteindre 30 %, ce qui est considérable.
Je rappelle que les fonctionnaires sont traditionnellement moins bien rémunérés que les salariés du privé, en contrepartie des avantages que constituent la sécurité de l'emploi et l'évolution logiquement assez linéaire de leurs carrières. En revanche, les pensions qu'ils touchent sont en moyenne proches de celles du privé. Or vous remettez en question ce dernier principe : non seulement les fonctionnaires ne bénéficieront plus à la retraite d'un niveau de vie équivalent à celui des retraités du privé, mais la chute sera vertigineuse.
Je regrette également que vous n'ayez pas répondu à ma question sur le taux unique, qui est une question majeure pour l'avenir.
Enfin, nous avons le sentiment, partagé par plusieurs organisations syndicales de la fonction publique, que vous avancez vers un démantèlement pur et simple de la spécificité du régime et du statut des fonctionnaires. De fait, la prise en compte des primes accroîtra les inégalités entre les fonctionnaires. Comment pouvez-vous assurer que les fonctionnaires n'y perdront pas ? Comment légitimez-vous la façon dont ces primes seront intégrées au calcul de la pension ?