Je rebondis sur les propos tenus à l'instant par notre collègue Clémentine Autain en m'intéressant plus particulièrement aux conséquences de la réforme pour les enseignants. Pour le moment, nous avons entendu beaucoup de déclarations d'intentions. Vous avez annoncé une loi de programmation pour revaloriser le traitement des enseignants à hauteur de 10 milliards d'euros mais aussi une loi de programmation pluriannuelle pour doter la recherche de 5 milliards. Compte tenu de la somme en jeu – 15 milliards d'euros : une paille ! – , il serait tout de même appréciable qu'en trois semaines de débat, le ministre de l'éducation daigne venir au moins une fois devant la représentation nationale pour nous expliquer cela en détail !
Il n'est pourtant question ni d'un dégel du point d'indice, dont Clémentine Autain vient de rappeler la nécessité, ni d'une revalorisation des grilles salariales. Vous n'évoquez qu'une augmentation des primes. Or si l'on examine en détail celles qui sont annoncées pour 2021, on constate que, sur un total de 500 millions, 200 millions seront bien distribués sous la forme de primes d'attractivité destinées aux enseignants – pas à tous d'ailleurs – , ce qui représente 90 à 100 euros par mois en moyenne, mais que le reste, 300 millions, sera versé sous la forme de primes au mérite.
Il est certain que si M. Blanquer devait être payé au mérite, son salaire baisserait.