Je souhaite revenir rapidement sur le taux de remplacement, c'est-à-dire sur le rapport entre le niveau de la pension et celui du dernier salaire.
Dans le nouveau système, le taux de remplacement n'a plus de sens. Je le disais à propos de l'amendement surréaliste qui visait à garantir un certain taux de remplacement en augmentant au besoin les salaires : un tel raisonnement est absurde.
Prenons des chiffres très simples. Aujourd'hui, un panier de 325 milliards est à répartir entre environ 16 millions de retraités, ce qui représente une pension de 1 700 euros par mois pour chacun en moyenne. En 2040, ce « gâteau » s'élèvera à 400 milliards – il sera donc bien en augmentation, même si la part de la dépense par rapport au PIB aura perdu quelques micropoints – pour environ 19,5 millions de retraités, ce qui représente encore une pension de 1 700 euros par personne.
Le fait que ce niveau moyen de pension reste constant prouve que notre système de retraite est redistributif. En effet, le taux de remplacement sera plus faible pour les pensions élevées – je rappelle que ce sont les très hauts salaires qui pâtiront le plus du nouveau mode de calcul – , tandis que certains bénéficieront, grâce au minimum contributif, d'un taux de remplacement de plus de 100 %. Regardez donc les chiffres tels qu'ils sont ! Le taux de remplacement n'a plus de sens dans le cadre du système à points. On ne peut pas parler d'un « taux de remplacement » à partir de l'ensemble de la carrière, …