J'ai entendu avec plaisir M. Mignola dire que le nouveau système pourrait s'appliquer par métier, ce qui est étonnant pour un système universel ; mais comme il ne l'est pas, ce n'est pas surprenant. Nous pourrions imaginer des sous-amendements pour chaque corps de la fonction publique. L'amendement que nous venons de voter pour les fonctionnaires parlementaires, qui me satisfait, pourrait faire jurisprudence. J'appelle les fonctionnaires à s'engouffrer dans la brèche et à mettre la pression sur le Gouvernement, parce qu'ils pourraient obtenir satisfaction selon l'intensité de leur revendication ou le besoin que l'on a d'eux.
Hier soir, une collègue de la majorité a expliqué que les avocats devaient cesser leur grève, car ils perturbaient le service public de la justice. Les principaux syndicats de magistrats sont intervenus dans le débat sur les retraites ; ainsi, le Syndicat de la magistrature indique que « comme beaucoup de professions, nous n'avons toujours aucune information précise, aucune projection sur la manière dont la réforme des retraites s'appliquera aux magistrats ». L'Union syndicale des magistrats, principal syndicat de la magistrature, « partage le constat dressé par les avocats d'une justice à bout de souffle » et pointe la responsabilité du Gouvernement dans les dysfonctionnements dus au mouvement social en cours, en évoquant notamment les réformes successives qui attaquent la justice dans sa globalité.
Voilà les réflexions des principaux syndicats de la magistrature sur votre réforme et sur le mouvement social. Comme pour d'autres corps de métiers, votre réforme n'est pas favorable à ceux qui travaillent ; opposée aux intérêts des magistrats, elle l'est aussi à ceux de la justice.