Le nouveau régime va accroître les cotisations des fonctionnaires, notamment du fait de l'intégration des primes dans l'assiette de cotisation. Mais comment allez-vous expliquer aux salariés du privé que le Gouvernement prendra en charge ces cotisations supplémentaires qui permettront de servir aux agents publics une pension complète, primes comprises ? Certes, leur pension restera identique, dans la mesure où le taux de remplacement n'est pas le même – tout cela est très complexe. Quoi qu'il en soit, au bout de compte, le fonctionnaire percevra la même pension à partir de cotisations plus élevées puisqu'intégrant les primes. Or les salariés du privé, contrairement aux fonctionnaires, payent eux-mêmes leurs cotisations.
De cette façon, vous augmentez le taux de participation de l'État, sur une période de dix-neuf ans. Cette hausse est quasiment équivalente, en pourcentage, à celle que nous avions nous-mêmes fait subir aux fonctionnaires en augmentant leur taux de cotisation sur une dizaine d'années – grosso modo, de 2010 à 2020. Cependant, nous n'avions pas fait peser cette charge sur le contribuable, mais sur le fonctionnaire lui-même, au fur et à mesure – il est essentiel, effectivement, que la hausse soit progressive. Pourquoi n'avez-vous pas opté pour la même méthode ?