Les régimes spéciaux de retraite ont été mis en place pour répondre à des situations particulières : ils s'inscrivaient dans la suite logique d'une carrière au sein de métiers à forte particularité.
Le fait que certaines mesures doivent, bien sûr, être mises en oeuvre pour réformer certains de ces régimes, afin de les adapter à l'évolution des métiers ou des branches – il en est ainsi du régime spécial de la RATP – , ne justifie pas la totale disparition de ces régimes.
D'ailleurs, le Gouvernement semble avoir déjà recréé plusieurs régimes particuliers, rebaptisé spécifiques : c'est la preuve de la pertinence de l'existence de tels régimes.
Lors du lancement de la réforme des retraites, le Gouvernement a essayé d'utiliser le cas de certains régimes spéciaux pour la vendre aux Français. Il n'y avait toutefois nul besoin de mettre à terre l'ensemble du modèle français de retraite pour réformer certains régimes spéciaux, dont les effectifs, de plus, ne représentent qu'une petite part des Français retraités.
Nous avons bien compris que la disparition des régimes spéciaux est l'arbre qui cache la forêt : elle n'est pas le véritable objectif de la réforme. Celui-ci est moins avouable : il est d'abord de faire baisser la part des retraites dans le PIB en diminuant les pensions, voire en augmentant le nombre d'années de travail avec l'âge d'équilibre ; il est ensuite de développer la retraite par capitalisation. Telle est la vérité du projet que vous défendez.