Cette réforme, qui se veut universelle, ne l'est pas, puisqu'elle prévoit, comme cela vient d'être expliqué, des dérogations et des spécificités. On a évoqué l'exemple des enseignants auxquels on versera des primes supplémentaires pour qu'ils puissent partir à la retraite dans de bonnes conditions, alors que, dans d'autres secteurs de la fonction publique, certaines catégories d'agents ne bénéficieront d'aucune revalorisation et partiront donc à la retraite avec de faibles pensions. Nous avons d'ailleurs clairement indiqué que nous n'étions pas favorables aux primes dès lors que ces dernières se substituaient aux augmentations de salaire. Nous avons également parlé des agriculteurs et d'autres professions. Nous pourrions continuer longtemps encore.
Je voudrais souligner à nouveau que des économistes de tous bords torpillent la réforme – il faut le savoir. Qu'ils soient proches du Président de la République, convaincus du bien-fondé d'une réforme par points ou défenseurs du système actuel, huit analystes dénoncent les failles du projet de loi gouvernemental. Cela ne remonte pas à très longtemps, puisqu'il s'agit d'un article paru le jeudi 6 février dans un journal bien connu. Ils sont de bords différents – marxistes, keynésiens ou néolibéraux – et d'habitude opposés en tout points. Or, pour une fois, ces économistes réputés s'accordent sur une chose : le projet de réforme des retraites, débattu à l'Assemblée nationale, est mauvais – ce n'est pas moi qui le dis, ce sont eux. Les arguments sont parfois contraires, mais le rejet est unanime. « Absurde », « inutile », « dangereux », « mal préparé », « une hérésie » : voilà quelques qualificatifs qui planent sur ce texte, tandis que l'exécutif est taxé d'« amateur ». Ce n'est toujours pas moi qui le dis – je suis innocent dans cette affaire – ,