Il m'apparaît très étrange d'attribuer l'augmentation du prix du gaz à autre chose qu'à sa véritable cause, à savoir le fait que l'entreprise subit dorénavant un prélèvement : celui des dividendes. Ce prélèvement, collègue Petit, nous sommes capables de le distinguer des autres coûts de production.
Bien entendu, vous avez raison de dire que le coût de production de la richesse ne se résume pas à l'addition du capital et du travail ; s'y ajoutent les parts destinées à l'amortissement, à l'investissement, à la recherche. Cependant, n'oublions jamais qu'il reste une part, le dividende, qui n'est jamais qu'une ponction sur le travail gratuit ! Sans cela, on ne comprend pas comment les circuits de l'économie pourraient être différents.
S'agissant du gaz, nous formulons deux objections. D'abord, la privatisation des tarifs du gaz a entraîné une augmentation telle que bien des gens n'y ont plus accès. Ensuite, c'est une énergie dont il va falloir apprendre à se passer, car elle émet des gaz à effet de serre : nous devons désormais chercher autre chose. Par conséquent, comme l'a dit notre collègue Petit – que je rejoins sur ce sujet – , nous allons assister non pas à une rétractation, mais à une augmentation du nombre de personnes travaillant dans ces branches. En effet, de plus en plus de monde sera nécessaire pour produire et dégager une énergie écologique : nous n'en sommes qu'au début du processus. Des centaines de milliers de personnes seront également nécessaires pour mettre au point les techniques qui nous permettront d'être plus sobres dans notre consommation d'énergie ; il y va de l'avenir du monde.
On retrouve tout cela dans notre débat d'aujourd'hui. Jusqu'ici, on n'avait qu'une gestion purement comptable des trajectoires des personnes embauchées dans les entreprises : il est temps désormais d'avoir une vue d'ensemble, et le système de retraite qui nous est proposé ne le permet pas.