Notre collègue Cloarec-Le Nabour vient de dire qu'il n'y avait pas que des danseurs et des danseuses à l'opéra. C'est vrai. Au sujet des danseurs, je tiens à répéter ce que j'évoquais précédemment quant au risque de blessure et à l'usure des corps. Dans ces conditions, on ne peut exiger d'un danseur qu'il travaille jusqu'à 64 ans, sans quoi nous perdrons nos danseurs et danseuses d'excellence.
Mais les opéras emploient aussi des techniciens. L'un d'entre eux, travaillant pour l'Opéra national de Paris, expliquait récemment qu'il était impensable à ses yeux de décharger des camions jusqu'à l'âge de 67 ans. Effectivement, ce n'est pas possible ! À la Comédie-Française, dont les personnels seront évoqués à l'alinéa suivant, se succèdent chaque jour, sur la scène de la salle Richelieu, quatre opérations de montage ou de démontage, sept jours par semaine. Ces opérations durent plusieurs heures chacune : la première à huit heures, pour démonter le décor de la représentation de la veille ; la seconde vers dix heures, pour monter le décor de la répétition de treize heures, suivie d'un démontage vers dix-sept heures pour installer le décor de la représentation du soir.
Vous avez donc raison : il n'y a pas que les danseurs et les danseuses, il y a aussi les techniciens, qui eux-mêmes ne peuvent pas travailler jusqu'à 67 ans. Il serait irréaliste et dangereux pour eux de l'envisager.