Si l'on veut permettre à la Comédie-Française de rester elle-même, il faut lui donner un petit peu de temps. Je vais m'en expliquer.
La pension statutaire des sociétaires ne ressemble à aucun type de retraite que nous avons examiné aujourd'hui. C'est, en fait, une indemnité de départ pour les sociétaires, qui ne sont pas salariés et n'ont d'ailleurs pas droit au chômage. Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté dans mon propos : le Gouvernement est favorable à l'affiliation des sociétaires au système universel. Cependant, pour permettre le renouvellement de la troupe, il faut continuer à couvrir les départs avant que n'intervienne l'âge de la retraite.
Je vous propose de nous laisser un peu de temps pour une expertise approfondie, nécessaire à la définition d'un nouveau dispositif adapté à la situation des sociétaires, et en concertation avec eux. En conséquence, monsieur le rapporteur général, je vous demande de bien vouloir retirer votre amendement pour laisser le temps nécessaire à cette concertation avec les sociétaires de la Comédie-Française. Je prends devant vous l'engagement de déposer un amendement au Sénat, lorsque le texte y sera discuté, afin de traiter ce sujet dans l'esprit qui est celui de votre amendement. À défaut, je donnerai à ce dernier un avis défavorable afin que la concertation qui a débuté à la Comédie-Française puisse s'achever dans de bonnes conditions.