Je ne voudrais pas donner l'impression de me répéter au sujet du régime spécial des mineurs de fond… Les derniers puits ont fermé en 1983-1984, suivis des mines d'ardoise plus récemment, et il reste des mineurs de sel en Meurthe-et-Moselle. Ce régime spécial, créé en 1946, est le fruit de notre histoire et de celles des mineurs auxquels nous devons le respect. Il n'est pas question de supprimer du jour au lendemain un régime qui compte 1 400 actifs et 240 000 bénéficiaires, des anciens mineurs – souvent dans un état de santé dégradé, touchés par la silicose, la sidérose, les maladies cardiovasculaires – ou leurs veuves, qui touchent des pensions extrêmement faibles et vivent souvent dans la précarité.
Il y a quelques années, M. Xavier Bertrand, alors ministre de la santé, a tenté de mettre fin au régime spécial de sécurité sociale et de gratuité des soins des mineurs. Les élus des bassins miniers s'y sont unanimement opposés, quel que soit leur bord, et ont obtenu que le régime soit maintenu jusqu'au dernier ayant droit. Faisons de même et maintenons ce régime jusqu'au dernier bénéficiaire, au dernier mineur et à la dernière veuve de mineur. Laissons-le tranquille, avec ses 1 400 actifs ! Il serait très malvenu que l'État reprenne le milliard d'euros que ce régime coûte prétendument à la solidarité nationale, alors que nous devons aux mineurs d'avoir reconstruit la France après la guerre et d'en avoir fait un pays de liberté et de relative prospérité. C'est une réparation que nous leur devons. sur les bancs du groupe GDR. )