Or l'égalité passe par des droits, et c'est pourquoi les droits fondent la République. Je veux remercier les députés communistes des amendements qu'ils défendent sur ce sujet essentiel. Reprenons des chiffres, qui ne datent pas, eux, de Mathusalem, mais de 2016.
Sur les quinze mille marins français aujourd'hui en activité, plus de mille se blessent chaque année – il s'agit de données officielles du ministère de l'agriculture et de l'alimentation, que personne ici ne peut mettre en cause. La profession affichait même en 2016 un indice de fréquence d'accidents du travail de 23 %, supérieur à celui du bâtiment et des travaux publics. Elle enregistre également la mortalité la plus élevée. On y meurt dix-neuf fois plus que dans l'ensemble des professions françaises et six fois plus que dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
De plus, du fait de la pression économique, les pêcheurs prennent plus de risques que d'autres professions – c'est un médecin-chef qui le dit. Les salariés comme les patrons sont payés à la part : plus ils ramènent, plus ils gagnent et il faut donc que le poisson rentre.
Ce métier a donc des conditions d'exercice extrêmement spécifiques, et je remercie encore une fois nos collègues communistes de les porter au coeur du débat afin d'obtenir des garanties pas seulement, monsieur le secrétaire d'État, inscrites dans une lettre, mais bien dans la loi, ce qui, vous le reconnaîtrez, n'est pas la même chose.