Je me permets à ce stade de faire le parallèle entre les travailleurs de la mer et les travailleurs de la terre. J'apprends beaucoup de choses sur la diversité des situations des métiers de la mer. Dans le travail de la terre existe le même type de diversité, que ce soit dans le monde paysan, dans l'agroalimentaire, chez les exploitants ou chez les salariés agricoles.
J'apprécie lorsque, sans démagogie, s'ouvre la perspective d'une commission parlementaire qui prenne en compte les différences entre une paysannerie sans patrimoine ni ressources, qui a besoin d'être reconnue dans sa dignité, et ceux qui ont eu la chance de faire fructifier un patrimoine. Mais on nous invite aujourd'hui à faire un pari, un acte de confiance sans connaître les règles du jeu sur la convergence des systèmes et la prise en compte des diversités.
En cette fin de séance où le ton est serein, chacun ne cherchant qu'à traiter du sujet, j'ai quelques remarques. D'abord, certains ont parlé du futur système comme étant universel et égalitaire. Mais pourtant nous sommes en pleine confusion, et personne ne nous dit comment vont converger les divers systèmes dont nous parlons.
Par ailleurs, la vraie inégalité aujourd'hui, et qui ne sera pas réglée demain, c'est la pénibilité. Elle est le trou noir de votre texte, monsieur le secrétaire d'État. Le MEDEF ne cesse de répéter qu'il ne veut pas en entendre parler, il attend le 49. 3 pour que tout s'arrête à ce stade ! Nous sommes dans une situation de tension où la vraie inégalité ne se mesure pas au regard de l'idéal d'un peuple des égaux, mais aux différences d'espérance de vie selon les métiers – jusqu'à treize ans de plus dans certains métiers que dans d'autres ! – et aux immenses disparités de ressources.
Rien dans le nouveau système ne permettra de résoudre vraiment cette inégalité. Cessons donc de donner des leçons sur l'universalité et la République: construisons simplement et avec humilité des outils de justice.