Vous nous dites que les contrats aidés n'aident pas à l'insertion. Pourtant, comme vient de le rappeler mon collègue Boris Vallaud, 67 % des contrats aidés du secteur marchand débouchent sur un emploi au bout de six mois, 41 % pour le secteur non marchand. Vous nous dites que vous remplacerez ces dispositifs par des formations, mais sur le modèle de l'apprentissage : le patron devient le professeur, voilà ce que vous nous proposez. Au passage, vous portez atteinte à l'un des fleurons de l'éducation nationale : l'enseignement professionnel.
Vous nous annoncez un grand plan d'investissement de 15 milliards d'euros, soit 3 milliards d'euros par an ; oui, mais cette année 1 milliard d'euros seulement sera consacré à la formation.
Cette politique, que l'on pourrait dire de Gribouille si elle n'était pas dramatique, ne relève que du bricolage, et généralisera la précarisation. Vous êtes en train de renverser l'un des piliers de l'État social hérité du Conseil national de la Résistance, c'est-à-dire les politiques publiques en faveur de l'emploi.