Nous parlons du fond, c'est important ! Je vais reprendre l'argumentation que j'ai précédemment commencée.
Je remercie le président Woerth, avec lequel je suis tout à fait d'accord, d'être intervenu précisément sur le point que j'essayais d'expliquer. Je crois vraiment qu'il existe, dans l'hémicycle, des malentendus sur ce que signifie le mot « répartition ».
En conservant le principe égalitaire que nous souhaitons mettre en place, en 2050, au lieu de recevoir tous 1 600 euros – je rappelle qu'il faut partager 325 milliards d'euros entre 17 millions de pensionnés – , nous recevrions environ 2 000 euros – vous avez lu comme moi les prévisions du COR, le Conseil d'orientation des retraites.
Mais je voudrais préciser que le partage du montant du panier sur la table entre les pensionnés ne dépend pas du mode de répartition : notre réforme ne change donc globalement rien au montant total à distribuer ni à celui versé à chacun. Nous changeons le système pour qu'il soit fondé sur un seul panier plutôt qu'éclaté sur quarante-deux paniers : ce n'est plus une sorte de self-service de la retraite, mais une table commune. Nous changeons simplement le mode de répartition, en plafonnant les très hautes retraites et en augmentant les très faibles retraites. Si ce n'est pas de la redistribution et de la justice, alors comment cela s'appelle-t-il ?