Je salue ce débat de fond. Nous discutons enfin du bon article. Monsieur Corbière, j'ai dit exactement le contraire de ce que vous prétendez : j'ai indiqué que c'est aujourd'hui que le système s'apparente à un self-service, je vous invite à lire mon intervention dans le compte rendu des débats. Notre réforme vise au contraire à instaurer une table commune. Nous avons aujourd'hui un self-service, avec quarante-deux paniers parmi lesquels chacun peut piocher, selon le déroulé de sa carrière.
Effectivement, nous parlons bien de modes de distribution. Or, à cet égard, vous revenez vingt ans en arrière. La première question à se poser est celle de l'équilibre général, donc du montant des paniers : comment abonder ce qui est à distribuer sur la table et qui est disposé, grâce à nous, dans un panier commun à tous ? Chacun comprend qu'en raison de l'évolution démographique, nous ne pouvons agir que sur trois paramètres : les pensions, les cotisations et l'âge. Vous choisissez le paramètre des cotisations. Nous choisissons celui de l'âge – d'ailleurs, nous ne reculons pas l'âge de la retraite de 62 à 64 ans mais plutôt de 63,7 à 64 ans. Nous avons aussi fait un choix fondamental d'avenir, de solidité et de confiance, consistant à confier ce paramètre de l'âge aux partenaires sociaux, pour les cinquante ans à venir.
Tout cela, monsieur Corbière, n'a rien à voir avec les points. La vraie question est de savoir si l'on donnera 25 000 euros de retraite à certains contre 350 à d'autres ! Je suis d'accord avec M. Woerth : effectivement, le recours au point est complexe car il revient à regrouper, dans un même système, deux paramètres aujourd'hui orthogonaux, à savoir les trimestres et les montants, comme l'a très bien rappelé Nicolas Turquois. Nous sommes dans le monde des nombres complexes.