Monsieur Ruffin, vous avez commencé votre intervention en disant que vous alliez « continuer à dire » ; d'abord, ce serait bien si vous pouviez dire et non pas crier ; ensuite, je ne suis pas là pour dire ou pour répéter, mais pour débattre. Je vais donc essayer de vous convaincre.
La loi ne mentionne pas de pourcentage de PIB. Si vous cherchez une valeur mathématique dans le texte, il y en a une : 28 %, le taux de cotisation auquel nous souhaitons aboutir. Je vous rappelle que nous incluons dans l'assiette 97 % des revenus, au lieu de 60 % aujourd'hui. Multipliez-les par 28 % et vous obtiendrez le montant global des pensions ; celui-ci est bien sûr évolutif, mais le Conseil d'orientation des retraites – COR – donne des chiffres. Ce montant n'est pas plafonné, il sera constaté.
Le système par points en finit avec ce que je qualifie de logique assurantielle cumulée, qui est la vôtre : vous prenez des itinéraires personnels et les additionnez. Il nous fait revenir à ce qu'est la répartition : une démarche qui part du global, à savoir le montant des cotisations qui rentrent dans la caisse – un montant et non un pourcentage de PIB – , qui sera multiplié par quatre d'ici l'échéance dont nous parlons. Comme je l'ai longuement expliqué pendant votre absence, monsieur Ruffin, ce montant ne sera plus sur la table dans quarante-deux paniers, mais dans un seul panier commun, et il ne sera plus divisé en fonction de chaque petite histoire personnelle, mais avec un mode universel.
Surtout – c'est pourquoi vous ne pouvez pas affirmer que les pensions vont baisser – , le montant ou le panier global sera quatre fois plus gros qu'aujourd'hui, alors que le nombre de gens qui se le partageront, même si on y inclut ceux qui aujourd'hui n'ont pas de retraite ou ont une retraite indigne, passera de 17 à 20 ou 21 millions. Donc le montant moyen des pensions sera forcément plus élevé.