M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères nous a beaucoup parlé de la Syrie, j'aimerais lui poser une question à propos de la Grèce et de la frontière de l'Union européenne.
Vous l'avez rappelé, dans un contexte de tension militaire avec la Russie en Syrie et dans le but d'obtenir le soutien de l'Union européenne et de l'OTAN, la Turquie a annoncé qu'elle ne retiendrait plus à ses frontières les migrants désireux de rejoindre l'Europe. Selon l'ONU, 13 000 migrants se masseraient à la frontière gréco-turque avec l'intention de pénétrer sur le territoire de l'Union européenne. Le ministre de l'intérieur turc estime, lui, que ce sont 76 000 migrants qui convergeraient vers cette zone, parfois même avec l'aide de bus mis à disposition par des municipalités tenues par le parti de M. Erdogan. La Grèce est débordée, les tensions se font chaque jour de plus en plus vives, l'armée grecque multiplie les exercices militaires à balles réelles tandis que la population locale excédée tente, par ses propres moyens, de repousser les migrants. Un enfant est également mort noyé lors d'une tentative de traversée sur une embarcation surchargée. Ce chantage mené par la Gouvernement turc est scandaleux et irresponsable, en totale violation de l'accord relatif à la réadmission des migrants conclu en 2016 avec l'Union européenne