Que vous l'ayez déclenché en catimini, un samedi après-midi, en profitant de manière très cynique d'un conseil des ministres censé traiter de la seule question du coronavirus, n'a donc qu'un seul objectif, priver le Parlement et les Français d'un vrai débat sur la question des retraites.
Cela signifie que cette réforme qui déterminera l'avenir de millions de Français pendant des décennies ne sera pas votée par l'Assemblée nationale, ni en commission spéciale, ni en séance publique. Cela signifie que des questions complexes et potentiellement redoutables, comme la fixation de la valeur du point, la mise en place d'une super-décote, la prise en compte de la pénibilité, n'auront jamais pu être évoquées. Au fond, vous avez encouragé l'obstruction, puis activé l'article 49, alinéa 3 de la Constitution pour éviter d'expliquer votre réforme, et pour en masquer les lacunes.