Entre la gestion des patients courants, l'intensification des urgences et le besoin d'espaces isolés d'accueil pour les patients touchés, les Français s'inquiètent de voir nos grands hôpitaux démunis face à la probable épidémie. Postes non pourvus, gardes à rallonge, personnels en souffrance : c'est toujours la réalité dans nos établissements de santé, malgré vos mesures d'urgence.
Cette crise ne va faire qu'aggraver la violence des déserts médicaux, là où, les uns après les autres, les hôpitaux de proximité sont torpillés par le pouvoir central. Dans la ruralité mais aussi en banlieue, comme dans ma ville de Juvisy-sur-Orge, la souffrance des urgences de proximité ne permettra pas d'assurer le bon fonctionnement de la « deuxième ligne » pourtant nécessaire pour éviter la psychose et traiter correctement l'arrivée d'une épidémie.
Monsieur le Premier ministre, le plan d'urgence pour hôpital, « ma santé 2022 », présenté en novembre dernier par votre ancienne ministre des solidarités et de la santé, montre déjà ses limites. Vous n'aviez rien annoncé, ni création de postes ni ouvertures de lits : c'est cela qui pèsera le plus dans ce contexte de vigilance maximale. Cela revient-il à dire aux 4 millions de personnes qui vivent dans un désert médical qu'elles seront moins bien prises en charge que les autres Français ?
Les questions qui se posent sont simples et très concrètes. À ce stade de l'épidémie, nos hôpitaux sont-ils vraiment prêts ? Comment comptez-vous associer les médecins du premier recours dans nos territoires ? Êtes-vous conscient que ces moments de crise révèlent l'importance de conserver des hôpitaux de proximité et des services d'urgence dans tous les territoires ?