Vous avez évoqué les deux textes qui ont été rendus publics le 29 février dernier : la déclaration des gouvernements américain et afghan signée à Kaboul et l'accord entre les États-Unis et les talibans signé à Doha. La signature de ces accords représente une étape significative pour le processus de paix. L'accord entre les États-Unis et les talibans comporte en particulier un engagement de ces derniers à lutter contre le terrorisme. De plus, vous l'avez rappelé, le gouvernement afghan et les talibans devront procéder à des échanges de prisonniers d'ici au 10 mars prochain. Le sujet sera ensuite inscrit à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies.
À ce stade, la France n'a pas adopté de position définitive sur la question, sous réserve d'inventaire. De notre point de vue, il importe surtout que s'ouvrent des négociations interafghanes. Nous souhaitons que, préalablement au retrait des troupes américaines, l'ensemble des parties s'engagent sur un cessez-le-feu complet et sur une feuille de route inclusive, qui intègre la préservation des acquis en matière de droits humains accumulés depuis le début des années 2000, fruit des discussions au sein de la société civile afghane. Le maintien des acquis démocratiques est la condition d'une paix durable.
Nous poursuivrons nos discussions avec les représentants afghans des droits de l'homme, en particulier Mme la ministre Sima Samar que je recevrai vendredi. Nous prenons, à l'égard des femmes afghanes, des initiatives très fortes dans le cadre de l'agenda Femmes, paix et sécurité ; je pense en particulier au lycée pour filles Malalaï et à l'Institut médical français pour la mère et l'enfant, situés à Kaboul.
Nous sommes très attachés à la préservation des droits des femmes. Nous serons attentifs à leur insertion dans la logique amorcée par la signature de ces accords, qui doivent désormais être examinés par les différentes parties prenantes.