Il y a le courage : celui d'Adèle Haenel, d'Aïssa Maïga, des femmes grévistes de l'hôtel Ibis Clichy-Batignolles, de toutes ces personnes qui défoncent depuis bien longtemps les murs du silence patriarcal ; de celles encore qui, en réaction au César de la honte, ont dénoncé les violences subies lorsqu'elles étaient enfants, sous le mot-dièse #jesuisvictime.
Il y a le courage : un geste de la main et des mots qu'on lit sur les lèvres ; une prise de parole qui fige une assemblée ; des manifestations, des collages, des dépôts de plainte – ils sont en hausse de 42 % ; le fait de regarder un monde minable en face et de lui tourner le dos.
Et il y a les réactions des dominants et des dominantes, et leurs réponses, de la salle Pleyel à Matignon, honteuses, indignes, décidément pas à la hauteur, carrément au-dessous de tout : récompenser par des prix – non pas le pédocriminel, mais l'artiste, bien sûr ! – , refuser de mettre sur la table les moyens humains et financiers nécessaires.
Il faut, au bas mot, 1 milliard ; là, maintenant, et non étalé sur plusieurs années en autorisations d'engagement.