Oui, une telle réforme aurait pu accomplir la promesse d'égalité et de justice, celle de demeurer fidèle à l'idéal de progrès de la France. Cette promesse, chers collègues, a le visage de Jean Moulin, lorsque le Conseil national de la Résistance, du fond de l'adversité, imaginait les « jours heureux » d'un peuple alors éreinté par la guerre et l'occupation.
Elle a le visage d'un jeune ouvrier, entré à l'usine à 13 ans, comme apprenti métallurgiste, lorsque son père fut appelé au front : elle a le visage d'Ambroise Croizat, passé des fours d'une usine de Savoie à la rue de Grenelle, l'un des pères de la sécurité sociale, instituée par une loi « humaine et de progrès ».