J'ai toujours pensé – et je continue de soutenir – qu'une réforme est indispensable pour assurer un système à la fois plus universel et plus équitable. Mais un projet aussi essentiel pour notre société et notre avenir commun ne doit pas se faire ainsi.
Nous ne sommes pas là pour parler du fond de la réforme. Peu importe aujourd'hui ce que l'on en pense, que l'on soit pour, contre ou encore indécis. Aujourd'hui, nous ne voterons pas sur le fond, mais sur la forme. La question se pose : du grand débat à l'article 49, alinéa 3, les méthodes ont-elles été les bonnes ?
Il y a un an, au lancement de ce grand débat, le Président de la République écrivait ces mots aux Français : « Dans une période d'interrogations et d'incertitudes comme celle que nous traversons, nous devons nous rappeler qui nous sommes. [… ] Si tout le monde agresse tout le monde, la société se défait ! Afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir. »
Verbale ou physique, l'agression peut prendre des formes diverses. Priver les parlementaires de leur parole, inscrite au sein même de leur nom, en est une.
L'apaisement ne se trouvera que dans la parole posée, réfléchie et la construction conjointe de la société de demain.